JOHAN MOREAU
L’ÉLÉGANCE COMME TRADITION !
Johan est un personnage incontournable de La Baule.
Au premier abord, son allure toujours soignée peut intimider, mais lorsqu’on le rencontre au Café de la Poste pour un déjeuner, il se révèle chaleureux et accessible.
Ce moment privilégié est l’occasion pour lui de partager sa vision du style et de l’élégance masculine à travers ses créations.
Une rencontre véritablement « Inside » au Café de la Poste.

À l’aube de ses 47 ans, Johan se confie sur son parcours. Ayant débuté sa carrière dans l’industrie musicale comme directeur artistique, il a quitté cet univers après des années de voyages, d’avions et d’hôtels pour retrouver un rythme plus posé.
Ses pérégrinations l’ont mené de Londres à Angers, puis Rennes, avant de s’installer à La Baule. Il observe d’un œil critique l’évolution de la ville, partagée entre ses charmes indéniables et une ambiance qui, selon lui, a perdu en élégance.
« L’élégance ici a changé » déclare-t-il. « Nous avons aujourd’hui des loisirs de qualité, le tennis, la mer… mais la classe d’autrefois s’efface peu à peu. » La population estivale et les établissements jadis sélects se sont démocratisés.
« Avant, un blazer était requis pour entrer dans certains lieux, ce n’est plus le cas. La Baule est toujours une ville prisée, mais elle est plus accessible, parfois au détriment de son allure. » Pour lui, les boutiques de grande qualité se raréfient sur l’avenue De Gaulle, les charges élevées limitant les installations. Une offre qui, selon lui, ne suit plus toujours les attentes des Baulois d’origine.


L’élégance comme tradition et art de vivre
L’élégance, notre interlocuteur y est attaché depuis l’enfance. « Mes grands-pères étaient très élégants. Pour moi, c’est bien plus qu’une question de vêtements ; c’est une façon de s’exprimer, une valeur en soi. Un homme en costume adopte naturellement une autre posture. C’est un acte politique dans une certaine mesure. » Reflet de sa personnalité, son style ne vise pas à attirer les regards. Il s’inspire des figures emblématiques comme James Bond, Alain Delon dans Plein Soleil, Steve McQueen ou Lino Ventura.
Aujourd’hui, il propose à ses clients tout un vestiaire masculin, en sur-mesure bien sûr. « Je sélectionne des tissus de qualité pour offrir à mes clients des pièces uniques : costumes, manteaux, cravates, nœuds papillon… même des souliers sur mesure. Mon plaisir est de voir mes clients se trouver beaux ; quand c’est le cas, j’ai réussi ma mission ! » (rire) Mais l’une des grandes nouveautés de son vestiaire a de quoi surprendre : le kilt.
Le kilt : une touche d’audace et de tradition écossaise
Depuis quelques mois, Johan a introduit dans son offre une pièce surprenante : le kilt sur mesure. « C’est une nouveauté qui fonctionne très bien et qui surprend beaucoup, » raconte-t-il avec un sourire. Véritable emblème de la culture écossaise, le kilt est bien plus qu’un simple vêtement. Il symbolise l’appartenance et l’histoire des Highlands où chaque clan arborait son propre tartan, un motif tissé distinctif. « En Écosse, chaque clan possède son propre tartan. C’est l’ADN d’une famille, chaque motif est unique et raconte une histoire. »


Fabriquer un kilt sur mesure demande un soin particulier. Le choix du tartan est essentiel, définissant l’identité du vêtement. « Les tartans de clans sont souvent transmis de génération en génération, avec des significations profondes. Certains motifs, comme le Royal Stewart, sont réservés à la famille royale écossaise, et d’autres, comme le Black Watch, rappellent les valeurs de courage et de loyauté. »
Le kilt est lié à des rituels ancestraux : dans le passé, un Highlander enfilait son kilt avant de partir au combat, un geste sacré. « Le kilt n’est pas seulement une question de style, c’est une tradition vivante. » Pour ses clients, il propose des kilts respectant cette tradition, en laine épaisse, avec des plis soigneusement réalisés. Chaque kilt peut être agrémenté d’accessoires comme la sporran, la bourse portée à la taille, et les chaussettes montantes, souvent associées à des rubans de couleur pour ajouter une touche d’élégance.
Johan ajoute, amusé : « Le kilt a un certain effet sur les gens. Les hommes veulent savoir si l’on ne se gèle pas dedans, tandis que les femmes sont intriguées par la fameuse question : porte-t-on quelque chose en dessous ? » Il rit en rappelant que, traditionnellement, le kilt se porte sans rien en dessous, bien que certains optent pour un sous-vêtement, surtout l’hiver ! En plaisantant, il ajoute : « Avec un slip en coton, la tradition y perd un peu, mais le confort y gagne ! » Depuis qu’il porte régulièrement le kilt, notamment pour ses rendez-vous du dimanche, Johan attire les compliments et crée un lien immédiat. « Les gens me prennent pour un Écossais, ils m’abordent même en anglais ! »

Un projet pour La Baule : le blazer « Baulois »
Amoureux de La Baule, Johan souhaite mettre en lumière l’identité bauloise. « J’aimerais créer un blazer croisé, soit bleu marine, soit blanc, avec des boutons dorés et le blason officiel de La Baule. Franck Louvrier, le maire, devrait être le premier à le porter. » Cette idée vise à ancrer La Baule dans une tradition élégante et fière de son histoire. « Le drapeau breton, par exemple, me semble parfois tabou ici. Pourtant, La Baule est historiquement bretonne ! »
Habiller Franck Louvrier : des suggestions sur mesure
Si Johan devait conseiller le maire, il imagine une tenue qui marie classicisme et élégance britannique. « Avec son allure, je le verrais bien en veste bleu marine, chemise blanche ou rose, cravate tricot et un mouchoir de poche discret. Et bien sûr, une belle paire de souliers ! » Un costume croisé, un intemporel qui mettrait en valeur son port, serait parfait.
Les intemporels masculins selon Johan
Pour lui, certains basiques sont essentiels : « Un beau manteau croisé ou droit en tweed ou cachemire, un costume croisé, un col roulé classique, une chemise Oxford, une cravate tricot ou en grenadine de soie, et une belle paire de mocassins ou d’espadrilles pour l’été. » Il confie, en souriant, ses préférences personnelles : sa couleur fétiche est le bleu marine ; son parfum, Aqua di Parma ; son plat préféré, la blanquette de veau ; et sa destination de rêve ? Capri, évidemment, une ville Italienne c’est obligatoire pour moi ! (rire) Et lorsqu’il décrit La Baule en trois mots : « élégance, amour et… fondant. »
Revaloriser La Baule
À l’heure où La Baule se transforme, il nous rappelle l’importance de préserver ce qui fait son authenticité et son charme. « J’aime tellement ma ville que je souhaite la valoriser avec ceux qui partagent cette envie. Nous devrions tous avancer ensemble, en soutenant les initiatives qui enrichissent La Baule.
La Baule Inside #2