Dominic Rousseau, pourquoi il quitte La Baule, le cœur lourd !

L’entretien est court, tant l’amertume est présente…

L’été dernier, Dominic Rousseau signait l’une des expositions les plus marquantes de la saison bauloise avec Jean Cocteau, l’éternel. Trente ans plus tôt, en 1993, il avait déjà fait rayonner la station avec l’exposition dédiée à Jean Marais, réunissant à l’époque un parterre de célébrités pour fêter les 80 ans de l’acteur. Homme de culture, d’idées et de réseaux, il rêvait de proposer à La Baule une série d’événements d’envergure capables de lui donner un véritable écho international. Mais aujourd’hui, il fait ses valises, déçu, amer. Comme d’autres avant lui, il quitte la station, épuisé par ce qu’il décrit comme un climat fermé, clivant, peu propice à l’innovation.

Son téléphone ne cesse de sonner. Ici un acteur majeur, là un chanteur de renommée mondiale. Dominic Rousseau est un nom qui compte dans le monde des arts et du spectacle. Pourtant, ce projet baulois, il l’a abandonné. Il part, définitivement. À contre-cœur, mais avec lucidité.

Dominic Rousseau : Ici, on entend, mais on n’écoute pas !

Vous êtes resté plusieurs années à La Baule. Qu’est-ce qui vous a poussé à partir ?


Je suis resté trois ans d’affilée à La Baule. Mais après avoir pris le temps d’analyser la situation, j’ai eu le sentiment de ne pas avancer. Les hivers sont difficiles, et culturellement, pour quelqu’un comme moi qui a soif d’apprendre pour ensuite transmettre, je n’y ai rien trouvé. Très vite, j’ai constaté une certaine répétition dans les propositions, un manque d’initiatives nouvelles. Le public, lui, est essentiellement de passage. Ce sont des gens qui viennent pour quinze jours, trois semaines, parfois un mois. Ils possèdent une villa, une maison ou un appartement, mais n’animent pas la ville à l’année. Pour moi, La Baule est une ville vieillissante, sans réelle dynamique, ni jeunesse. Et franchement… assez ennuyeuse !

Aviez-vous essayé de proposer des choses ?


Bien sûr. J’avais des idées, des projets que j’aurais aimé soumettre. Mais j’ai rapidement compris que ce n’était pas nécessaire.

Ici, on entend, mais on n’écoute pas ! J’ai été profondément déçu. J’avais l’espoir de sensibiliser certains élus, dont Monsieur le Maire, mais il reste figé sur ses positions.

Et quand on tente de bousculer les choses à La Baule, c’est un peu comme jeter une bouteille à la mer qui n’échoue jamais !

Quel est votre regard sur l’ambiance bauloise ?


Il y a des clans, c’est évident, même dans les relations du quotidien. Ce n’est pas une ville facile pour se faire des amis. Pourtant, j’ai eu la chance de fréquenter beaucoup de villes, en France comme à l’étranger, et là, j’avoue être tombé de très haut. C’est une ville assez fermée, voire compliquée.

Quel est votre point de chute aujourd’hui ?


Je suis breton, originaire d’un peu plus haut dans le Grand Ouest. J’ai fait le choix de quitter La Baule pour ne plus jamais y habiter. Où que je sois, j’essaye toujours d’apporter ma pierre à l’édifice, et dans la ville où je vis actuellement, les gens sont bien plus ouverts à la discussion et aux propositions.

La Baule vous manque-t-elle ?


Non, il ne me manque rien ! Si ce n’est, et encore, quelques amis. Je dis bien quelques.

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